Bâtiment : Où est passée la bienveillance ?
Ce petit billet d’humeur survient 2h après une agression verbale dont le soussigné a été victime ce jour.
Pendant une séance interne avec une partie de son équipe, un client « débarque » au bureau et « exige » de me voir malgré le fait qu’il n’ait pas pris de rdv ni que je puisse être occupé, donc indisponible.
Ne souhaitant pas le faire trop attendre, j’interromps tout de même ma séance et laisse en plan mes collaborateurs.
Quelle surprise : Le client n’est venu que pour crier, « vider son sac », me dire qu’il ne dormait plus, que nous étions mauvais et qu’il pourrait faire bien mieux que nous (la preuve, il a réussi à faire venir une entreprise en 10 jours pour installer une clôture de 3ml de longueur…). Tout cela en haussant la voix et en ne me laissant pas dire plus de 2 mots à la suite. D’une utilité folle cette intervention…
Vous vous direz que je devais l’avoir bien mérité…. Que l’on ne se met pas dans des états comme cela pour rien… Qu’Effibat a forcément fait quelque chose de grave et que le client n’avait pas d’autre choix…
Je vous laisse en juger : Il manque 3 pièces sur une loggia en verre, une bordure à changer en limite de parcelle, quelques retouches de peinture à faire dans la cage d’escalier principale.
Alors oui, cela fait une année que nous avons livré le bâtiment. Nous avons eu quelques soucis pour faire revenir les entreprises car la période écoulée était surchargée pour bon nombre d’entre elles. Mais nous avons toujours été présents, avons toujours répondu aux sollicitations de nos clients et nous sommes toujours battus pour faire avancer les choses.
Plus important me semble-t-il : Y-a-t-il des défauts majeurs ? non. Des défauts techniques ? non. Des défaillances en alimentation en eau ou autre ? non. Y-a-t-il un moment où habiter dans le logement était impossible ou difficile ? non. Rien que de « petites retouches », malheureusement, inhérentes au bâtiment.
Alors oui encore une fois, même si ce ne sont que de petites retouches, nous devons les régler. Et c’est ce que nous faisons. Même si cela prend du temps, est-ce si grave ? Est-ce si important qu’il faille en venir à une agression verbale ? Est-ce si important que la plus élémentaire des courtoisie soit oubliée ?
Où est passée la bienveillance ? Où est passée la compréhension ? Où est passée la patience ? Où est passée la compassion ?
Réponse : Il n’y en a plus.
Pourquoi ? « Parce que je suis le client, que j’ai payé et que je ne peux pas attendre car c’est inadmissible que de me faire attendre ».
Lorsque l’on explique que nous n’avons jamais regardé à la dépense pour reprendre les retouches, que nous nous sommes également investis en temps et que le projet est vraiment top au final, la seule réponse est : C’est le minimum.
De la même manière, lorsque l’on explique à nos clients que les projets débutés en 2020 ont pris du retard du fait du Covid, l’on nous répond que « dans le bâtiment, le Covid a bon dos ». Lorsque l’on explique à nos clients actuellement qu’il y a des problèmes d’approvisionnement de matériaux, et que c’est un phénomène mondial, l’on nous indique que c’est notre problème et que l’on a qu’à se débrouiller. Pire… Lorsque l’on indique à nos clients que l’on a fait une erreur (mais que l’on va corriger)… Nous avons, à ce moment-là droit à des e-mails ou appels téléphoniques de récriminations indescriptibles…
Pourtant , sommes-nous les seuls à avoir constaté qu’il y avait le covid ? Sommes-nous suffisamment stupides pour inventer une histoire de délai de livraison d’approvisionnement juste pour le plaisir d’être en retard et surtout qui n’a jamais fait d’erreur ?
Malgré tout cela, je reste confiant dans la nature humaine, heureux de faire mon métier et espère que certains clients, passés, actuels ou futurs, prendront le temps de lire ce post et retrouveront cette bienveillance, cette compréhension, cette patience et cette compassion qui manque tant de nos jours…
Signé : Un entrepreneur persévérant.
